Comment les hommes n’ont-ils pas pu voir les premières lueurs de l’obscurité poindre à l’horizon ? Comment ont-ils pu demeurer aveugles si longtemps alors que le mal avançait sous leurs pieds ? Comment ont-ils pu faire preuve d’un hybris tel que le monde connu a manqué d’être englouti par des ténèbres si sombres que jamais plus n’aurait pu paraître la lueur du jour ?

Cinq royaumes. Cinq bannières. Cinq visions du monde unies pour une paix désirée ; qui se délitèrent dans un silence assourdissant.
D’aussi loin que remontent les témoignages des parchemins anciens, les cinq royaumes ont toujours cohabité dans le respect et l’harmonie. A l’aube des temps, trois races virent le jour sur les terres de Thelos : les humains, les salamandres et les nocturnes. Les écrits racontent que ces êtres parcoururent les terres de ce monde ensemble et les peuplèrent progressivement. Bien que l’on ignore encore bien des choses sur les origines des cinq royaumes, trois d’entre eux virent le jour en hommage aux trois races tandis que les deux autres se révélèrent plus cosmopolites et placés sur des zones stratégiques dans l’exploitation des ressources.

Nimril, à l’ouest, connaissait les températures les plus basses du continent. Entièrement recouverte de neige et de glace, seules de rares plantations résistantes au climat polaire parvenaient à s’épanouir sur ces terres. Les denrées demeurant trop maigres pour nourrir la population, les habitants s’adonnaient à d’autres activités pour nourrir la population et vivaient principalement de la pêche. Maîtres dans l’art de la guerre, Nimril possédait une armée redoutable qui faisait sa force mais aussi les plus grands érudits du continent.

Au centre, Thaloria ; un royaume aux paysages variés. D’abord, on pouvait voir les terres froides, encore légèrement gelées, de Nimril se transformer en vastes plaines à l’herbe grasse bordées de forêts de pin, puis tirer vers des terres plus arides et rocheuses. Ici, les cultures poussaient sans trop de difficultés, variées, et il faisait bon vivre au sein de ces terres. Les habitants cultivaient sans relâche, si bien qu’ils ne disposaient guère d’une grande variété de compétences mais avaient appris à dresser les bêtes les plus récalcitrantes pour aider aux travaux de ferme et voyager.

Rivendor enfin, à l’est, regorgeait de thermes grâce à son environnement volcanique composé de rocheuses et de grandes étendues où les températures faisaient tourner de l’œil à bon nombre de visiteurs. Royaume touristique passé maître dans l’art du commerce et des objets raffinés, ses habitants s’avéraient manier les outils de forge à la perfection. La réputation de la qualité de leurs armes et de leurs bijoux s’étendait à tout Thelos et nul le pouvait espérer meilleure lame.

Au nord, le vaste royaume d’Erevan surplombait les terres de Thelos. Parcourues par la plus haute chaîne montagneuse, les routes d’Erevan donnaient du mal aux marchands mais cette barrière naturelle chassait bien souvent les tempêtes menaçantes du ciel et protégeait les habitants de tentatives d’invasion hypothétiques. Excellents tanneurs et grimpeurs, la population vivait pratiquement en autonomie complète grâce à la richesse de ses ressources, si bien qu’ils exportaient plus qu’ils n’importaient et bénéficiaient d’une économie florissante.

Enfin, dernier royaume, Meldrasir au sud. Forêts luxuriantes et ode à la nature caractérisaient ce royaume qui alimentait tous les besoins en bois de Thelos. Artisans de renom et herboristes talentueux résidaient en ces terres et proposaient leurs remèdes par-delà leurs frontières. Centrés sur les arts tels que la peinture, la danse ou encore le chant, les meilleures troupes itinérantes du continent avaient fait leurs classes au sein de Meldrasir.

Forces et faiblesses, réparties pour un parfait équilibre des forces et une paix durable.
Et pourtant …
Depuis plusieurs années, des créatures inconnues jusqu’alors apparaissent çà et là au sein même des royaumes de Thelos, bien que les rapports d’incident rapportent des faits isolés et peu préoccupants, rapidement maîtrisés. Des murmures évoquent des morts inexpliquées au sein d’Erevan et des disparitions mystérieuses. Pourtant, aucune anomalie n’aurait été relevé par les médecins envoyés pour étudier les corps. Depuis quelques mois, les marchands qui traversent Thaloria se disent victime d’un phénomène inquiétant : un épais brouillard est apparu au cœur de la plaine de Deslan et, si les voyageurs se souviennent y avoir pénétré ; ils ignorent comment ils en sont sortis et n’ont aucun souvenir de la traversée. Enfin, des bruits de couloirs suggèrent que l’armée de Nimril s’entraînerait désormais à l’abri des regards indiscrets et chercheraient à engager plus de volontaires …

Un nouveau Grand Conseil, institution se tenant tous les 5 ans et réunissant tous les dirigeants, doit se tenir dans quelques jours. Pourtant, le doute subsiste quant au bon déroulé de cet événement. Si personne n’a de preuves solides sur les derniers incidents supposés ; il semble bien que quelque chose se trame dans l’ombre jusqu’aux plus hautes sphères …